Mardi 18 mars 2025. Il est 18h45. Je suis tranquillement chez moi, dans mon appartement du centre-ville de Nice, quand soudain, tout change. Les murs vibrent, les meubles bougent légèrement, et un grondement sourd envahit l’espace. Pendant quelques secondes qui m’ont paru une éternité, j’ai cru que le bâtiment allait s’effondrer. Une secousse. Une vraie. Un tremblement de terre.
J’ai grandi ici, sur la Côte d’Azur, bercé par la douceur de la Méditerranée et les montagnes des Alpes en arrière-plan. Jamais je n’avais vraiment pensé que cette région pouvait être sujette à des tremblements de terre. Pourtant, ce soir-là, j’ai été confronté à une réalité que j’avais complètement oubliée : Nice est bel et bien située dans une zone sismique.
Le choc de l’instant : entre peur et incompréhension
Quand tout a commencé à trembler, ma première pensée a été pour ma sécurité. J’ai regardé autour de moi, cherchant un endroit sûr où me réfugier. Mais que faire face à un événement aussi inattendu ? Sur le moment, je n’ai pas compris ce qui se passait. Était-ce une explosion ? Un accident ? Ce n’est qu’en voyant mes voisins sortir précipitamment dans la rue que j’ai réalisé : c’était un tremblement de terre.
Les témoignages des autres habitants de Nice ont rapidement afflué sur les réseaux sociaux et dans les médias locaux. Florent, un habitant du quartier Cimiez, a raconté avoir vu ses meubles bouger et entendu un bruit étrange qui l’a terrifié. À Cagnes-sur-Mer, Clara et sa mère ont senti leur immeuble « baisser et remonter », comme si le sol lui-même ondulait sous leurs pieds. Pour beaucoup d’entre nous, c’était une première expérience avec un phénomène sismique aussi perceptible.
Un retour brutal à la réalité sismique de Nice
En discutant avec mes proches et en lisant les informations qui ont suivi, j’ai appris que le séisme avait une magnitude de 4,1 sur l’échelle de Richter. L’épicentre se trouvait à environ 15 kilomètres au nord-est de Carros, dans l’arrière-pays niçois. Bien que ce ne soit pas une magnitude exceptionnelle à l’échelle mondiale, c’était suffisant pour être largement ressenti dans toute la région.
Ce qui m’a surpris le plus, c’est d’apprendre que les Alpes-Maritimes sont l’un des départements français les plus exposés aux tremblements de terre. Je savais vaguement que la région se trouvait sur une faille tectonique liée à la convergence des plaques africaine et eurasienne, mais je n’avais jamais pris conscience du risque réel.
Cédric Twardzik, sismologue au laboratoire GéoAzur, a expliqué que des séismes comme celui-ci sont relativement fréquents dans la région PACA : environ tous les quatre ou cinq mois pour des magnitudes supérieures à 3,5. Cependant, ils passent souvent inaperçus car ils se produisent en mer ou sont trop faibles pour être ressentis.
Un parallèle historique : le séisme oublié de 1887

En cherchant à mieux comprendre ce qui venait de se passer, je suis tombé sur l’histoire du séisme de 1887. Ce tremblement de terre dévastateur avait frappé la région il y a plus d’un siècle. Avec une magnitude estimée entre 6,5 et 6,7 sur l’échelle de Richter, il avait causé des centaines de morts et détruit des villages entiers en Italie voisine.
À Nice et Menton, les dégâts avaient été considérables. Des bâtiments s’étaient effondrés et un tsunami avait même été observé sur la côte méditerranéenne. Comparé au séisme mineur que nous venions de vivre en 2025, celui de 1887 était d’une ampleur bien plus dramatique. Pourtant, il semble avoir été oublié par beaucoup d’entre nous.
Pourquoi avons-nous oublié ce risque ?
En réfléchissant à tout cela, je me suis demandé pourquoi moi — et tant d’autres habitants — avions oublié ou ignoré le risque sismique dans notre région. Peut-être est-ce parce que ces événements sont rares et souvent peu destructeurs. Ou peut-être est-ce parce que nous associons davantage Nice à ses plages ensoleillées qu’à ses failles géologiques.
Pourtant, les experts rappellent régulièrement que le risque est bien réel. La carte officielle des zones sismiques classe Nice en zone de « sismicité moyenne ». Cela signifie qu’un séisme majeur pourrait survenir à tout moment.
Mon expérience personnelle : une prise de conscience
Ce séisme m’a fait réaliser à quel point nous sommes vulnérables face aux forces naturelles. Il m’a aussi poussé à m’interroger sur ma préparation personnelle en cas d’urgence. Si un tremblement de terre plus puissant devait frapper Nice demain, serais-je prêt ? Saurais-je quoi faire ?
Je ne suis pas seul dans cette réflexion. Beaucoup d’habitants ont exprimé leur peur et leur surprise après cet événement. Certains ont même évoqué la possibilité d’un tsunami ou d’autres conséquences graves.
Leçons tirées et perspectives
Cet événement m’a appris plusieurs choses importantes :
- La nécessité d’être informé : Comprendre les risques sismiques locaux est essentiel pour mieux y faire face.
- L’importance des normes parasismiques : Les bâtiments modernes sont conçus pour résister aux secousses modérées comme celles du 18 mars 2025.
- La préparation individuelle : Avoir un plan d’urgence peut faire toute la différence en cas de séisme majeur.
En repensant au séisme de 1887 et aux progrès réalisés depuis lors en matière de construction et de gestion des risques, je me rends compte que nous avons beaucoup avancé. Mais il reste encore du travail pour sensibiliser la population et renforcer notre résilience collective.
Une région magnifique mais vulnérable
Nice est un lieu exceptionnellement beau, mais cette beauté cache une réalité géologique complexe. Le séisme du 18 mars 2025 a été un rappel brutal mais nécessaire : nous vivons dans une région où la terre peut trembler à tout moment.
Pour ma part, je ne regarderai plus jamais ma ville avec les mêmes yeux. Ce jour-là m’a rappelé que derrière les façades colorées et les plages idylliques se cache une nature puissante et imprévisible. À nous maintenant d’apprendre à mieux cohabiter avec elle.