Perché à deux pas du bord de mer, le musée des Beaux-Arts de Nice est l’un de ces lieux que les touristes pressés zappent trop souvent. Et pourtant, il renferme l’une des plus belles collections artistiques de la Côte d’Azur, dans un cadre digne d’un roman historique. Aujourd’hui, je vous emmène découvrir ce joyau niçois, entre chefs-d’œuvre, histoire et petites anecdotes locales.
Une demeure d’exception, témoin du Nice d’autrefois
Avant d’être un musée, le bâtiment était la somptueuse villa Kotchoubey, du nom d’une princesse russe installée à Nice à la fin du XIXᵉ siècle. Imaginez un peu : parquet d’époque, escaliers monumentaux, plafonds peints à la feuille d’or… On y retrouve toute l’élégance de la Belle Époque, quand la haute société européenne venait passer l’hiver sous le soleil de la Riviera.
Le lieu a été transformé en musée en 1936 et porte aujourd’hui le nom de musée des Beaux-Arts Jules Chéret, en hommage à ce peintre et affichiste français qui vécut et travailla ici. Sa collection, largement représentée dans les salles, constitue le cœur du musée.
Un parcours artistique du XIVᵉ au XXᵉ siècle
Dès l’entrée, le contraste entre l’architecture ancienne et la richesse des œuvres saute aux yeux. Le parcours débute avec les peintures religieuses de l’école italienne du XIVᵉ siècle, avant de nous emmener vers les grands noms du romantisme, du symbolisme et de l’impressionnisme.
On y retrouve entre autres :
- Jules Chéret, pionnier de l’affiche moderne, dont les couleurs vives illuminent les murs du musée.
- Raoul Dufy, enfant du pays, dont les toiles respirent la Méditerranée.
- Rodin, à travers une sculpture d’une délicatesse renversante.
- Et même Pablo Picasso et Bruegel le Jeune, témoignant de la richesse du fonds.
Chaque salle offre une immersion sensorielle, bien loin de l’austérité qu’on peut parfois redouter des musées classiques. Ici, tout respire la lumière, le mouvement et la mer — symbole de l’âme niçoise.
Le charme discret du quartier Baumettes
Situé dans le quartier résidentiel des Baumettes, le musée des Beaux-Arts se niche au calme, à quelques minutes de la Promenade des Anglais. Ce coin de Nice a gardé son authenticité, avec ses ruelles bordées de pins et ses façades colorées. Après la visite, je vous conseille de flâner jusqu’au Jardin des Arènes de Cimiez ou de déguster une glace artisanale sur l’avenue de Fabron.
C’est aussi l’un de ces endroits où les Niçois aiment respirer loin du tumulte du centre. On y vient le dimanche pour rêver, s’inspirer, ou simplement profiter du silence dans les jardins du musée.
Un musée à taille humaine, plein d’âme
Ce qui fait tout le charme du musée, c’est sans doute sa taille humaine. On peut y passer une ou deux heures sans se perdre ni se fatiguer, tout en découvrant des œuvres majeures. L’accueil y est chaleureux, et les expositions temporaires — souvent consacrées à des artistes liés à la région — apportent une touche contemporaine au parcours permanent.
Les Niçois vous le diront : c’est un lieu de cœur, un musée où l’on revient souvent. Certains viennent y trouver du calme pendant la pause déjeuner, d’autres accompagnent leurs enfants pour une première découverte de l’art.
Les conseils de François, Niçois passionné
- Horaires et accès : ouvert tous les jours sauf le lundi, de 10h à 18h. Entrée gratuite pour les résidents de la Métropole Nice Côte d’Azur avec le Pass Musées.
- Petite astuce : venez en fin d’après-midi, la lumière qui filtre à travers les vitraux rend les œuvres encore plus vivantes.
- Bon plan photo : la façade de la villa au soleil couchant est un bijou pour les amateurs d’architecture.
- À ne pas manquer : la salle Chéret, éclatante et joyeuse, un vrai condensé de la Belle Époque niçoise.
L’art, la lumière et l’âme de Nice
Visiter le musée des Beaux-Arts de Nice, c’est plonger dans l’élégance d’un autre temps, mais aussi dans la modernité lumineuse de ceux qui ont su peindre notre Méditerranée. C’est une parenthèse douce, artistique, et profondément niçoise — de celles qu’on aime garder pour soi… ou partager à voix basse, entre initiés.
